Ces chenilles aux poils urticants peuvent entraîner des troubles de la santé tels que démangeaisons, conjonctivite, maux de gorge…
La vigilance est donc de mise, en évitant tout contact avec les chenilles, leur nid et les zones potentiellement infestées. En effet, les poils urticants de la chenille se détachent très facilement lors d’un contact ou sous l’effet du vent.
Comment les reconnaitre ?
La chenille processionnaire du pin est la larve d’un papillon de nuit, le Thaumetopoea pityocampa, qui éclot durant l’hiver. La femelle papillon recherche alors un pin (ou un cèdre) pour y pondre ses œufs, qui seront déposés en rangées parallèles par paquets de 150 à 320, formant un manchon de 2 à 5 cm gris argenté recouvert d’écailles sur les rameaux ou les aiguilles de pin. L’éclosion a lieu 5 à 6 semaines après la ponte.
Cet insecte est surtout connu pour son mode de déplacement, en file indienne. Les chenilles se nourrissent des aiguilles de diverses espèces de pin et de cèdre.
Mesurant environ 4 cm, elles sont brunes avec des tâches orangées, recouvertes de poils. Leur pouvoir urticant provient d’une fine poussière qui se détache de plaques situées sur le dos et la partie postérieure de la chenille. Les poils de la chenille se détachent très facilement lors d’un contact ou sous l’effet du vent.
La processionnaire du pin (Thaumetopoea pityocampa) peut être confondue avec la processionnaire du chêne à cause de son comportement larvaire grégaire. En effet, les chenilles se déplacent également en processions. Toutefois, il est important de vérifier l’arbre hôte, car la processionnaire du pin attaque, comme son nom l’indique, toutes les espèces de pins, ainsi que les cèdres et quelques espèces de sapins, alors que la processionnaire du chêne ne s’attaque qu’aux chênes caduques. De plus, leur cycle de vie n’est pas le même, les chenilles processionnaires du pin se développent durant l’hiver dans leur nid, alors que les chenilles processionnaires du chêne se développent durant le printemps et l’été.
Vous avez été en contact ? Quels sont les symptômes ?
Par leur structure particulière, ces poils s’accrochent facilement aux tissus (la peau et les muqueuses) y provoquant une réaction urticarienne par libération d’histamine (substance aussi libérée dans les réactions allergiques).
Ces propriétés urticantes persistent même après la disparition de la chenille.
- Contact avec la peau
Apparition dans les huit heures d’une éruption douloureuse avec de sévères démangeaisons. Les poils urticants se dispersent aisément par la sueur, le grattage et le frottement ou par l’intermédiaire des vêtements. - Contact avec les yeux
Développement après 1 à 4 heures d’une conjonctivite (yeux rouges, douloureux et larmoyants). - Contact par inhalation
Les poils urticants irritent les voies respiratoires. Cette irritation se manifeste par des éternuements, des maux de gorge, des difficultés à déglutir et éventuellement des difficultés respiratoires. - Contact par ingestion
Il se produit une inflammation des muqueuses de la bouche et des intestins qui s’accompagne de symptômes tels que de l’hypersalivation, des vomissements et des douleurs abdominales.
Quel traitement adapter en fonction des symptômes?
En cas d’apparition de symptômes graves, il est recommandé de consulter rapidement un médecin ou un service d’urgences.
- Symptômes généraux
Les personnes qui, en plus des signes locaux, présentent des symptômes généraux tels que malaise, vertiges, vomissements, doivent être dirigées vers un hôpital. - Peau
Oter tous les vêtements et les manipuler avec des gants. Les vêtements seront lavés à température la plus élevée possible et séchés au séchoir.
Laver la peau abondamment à l’eau et au savon.
On peut éventuellement se servir de papier collant pour décrocher les poils urticants de la peau, un peu à la manière d’une épilation.
Brosser soigneusement les cheveux si nécessaire.
Les antihistaminiques peuvent soulager les démangeaisons.
Consultez un médecin en cas de forte éruption cutanée. - Yeux
Les yeux doivent être rincés, chez un ophtalmologue. - Voies respiratoires
L’évaluation des symptômes respiratoires se fait par un médecin. Celui-ci donne un traitement adapté aux symptômes. - Système digestif
Diluer la quantité de poils ingérés en buvant un grand verre d’eau. On peut tenter d’enlever les poils de la muqueuse de la bouche en raclant prudemment à l’aide d’une spatule ou d’une compresse ou en les « épilant » à l’aide de papier collant.
Les actions de prévention.
- Ne pas manipuler les chenilles et les nids.
- Ne pas balayer une procession de chenilles afin d’éviter de créer un nuage de poils urticants.
- Porter des vêtements couvrants si fréquentation des zones à proximité des pins infestés.
- Eviter de se frotter les yeux en cas d’exposition.
- En cas de doute ou en cas de contact : prendre une douche, changer de vêtements et les laver au-dessus de 60°C.
- Ne pas faire sécher le linge à l’extérieur près des pins par grand vent.
Les dispositifs règlementaires.
La lutte contre cet insecte ne fait pas l’objet de dispositifs réglementaires à l’échelle régionale ou nationale mais les communes peuvent être amenées à prendre des arrêtés municipaux lorsqu’elles sont confrontées à un risque sanitaire important, comme c’est le cas par exemple à la Tour-du-Pin en Isère depuis le 12 janvier 2016.
Afin de renforcer la coordination des actions de prévention et de lutte contre les chenilles processionnaires, un Observatoire des chenilles processionnaires a été mis en place depuis juin 2021 par le Ministère chargé de la Santé en partenariat avec les ministères chargés de l’agriculture et de l’écologie et le ministère de l’Intérieur. Voir le site chenille-risque.info. Cet observatoire est intégré à l’Observatoire des espèces à enjeux pour la santé humaine.